France Gall, sa déclaration
Dix ans plus tôt et en toute intimité, elle avait reçu Madame Figaro chez elle une journée d’octobre 2004 et était est revenue sur son parcours, son amour exceptionnel avec l’homme de sa vie, Michel Berger, et sur sa fille aînée Pauline, décédée à l’âge de 18 ans après s’être battue des années contre la mucoviscidose.
«Chez moi, c’est vraiment le meilleur endroit. Je bouge très peu. Je ne vais pas là où je suis susceptible de rencontrer des photographes. Je vois peu de gens mais je ne suis pas seule, vous savez. Depuis 1997 (année du décès de sa fille Pauline, NDLR), plus rien n’existe en dehors de trouver la sérénité.» France Gall brasse du tact. Ce qu’elle dit. Ce qu’elle montre. Ce qu’on voit. Le piano sans rien dessus, c’est elle. Ce piano noir dans ce paradis blanc, c’est elle et Berger. On les a vus.
La sortie de cette intégrale (1), ses chansons, qu’elle a réécoutées comme n’importe lequel d’entre nous, la portent. «J’ai donné beaucoup de moi d’aujourd’hui dans cette intégrale, je donne et ça n’est jamais assez. Je suis la seule à écrire dans mon intégrale, je pense que ça n’a jamais existé. Je ne suis pas quelqu’un qui survole, vous savez. Pendant vingt ans, je n’ai pas cessé de répéter, quand on venait m’interviewer, que le mot “carrière” était le mot qui me faisait le plus horreur. Je trouvais que c’était un mot de vieux. J’y suis, dans le mot. Je préfère dire “une vie”.»
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(1) L’Intégrale de France Gall, regroupant 13 CD, venait de paraître chez Warner Music, le 2 novembre 2004.