«Si vous saviez ce que les chefs d’État étrangers me disaient de la cuisine de l’Élysée […] Vous n’imaginez pas combien vous comptez pour l’image de la France», a confié en 2012 l’ancien président Nicolas Sarkozy à Guillaume Gomez, chef cuisinier de l’Élysée. De même, son successeur, François Hollande, n’a jamais été avare en compliments envers le Meilleur Ouvrier de France. «Après chaque réception, le président venait me remercier et avait toujours un petit mot gentil pour la brigade», confiait-il lors d’une précédente interview. Mais que se mijote-t-il dans les cuisines du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré pour que les chefs d’État en soient si fiers ? Avec l’aide du chef Bernard Vaussion, maître cuisinier du Palais pendant quarante ans, la journaliste Véronique André, chroniqueuse gastronomique au Figaro et à Valeurs actuelles, a tenté de répondre à cette question dans son livre La Cuisine de l’Élysée (1).
Georges Pompidou, l’homme de terroir
Président de la République de juin 1969 à avril 1974, Georges Pompidou succède à Charles de Gaulle. «C’est lui qui instaure l’aménagement de cuisines au palais de l’Élysée, explique Véronique André. Le général, lui, se contentait de laisser les militaires s’occuper de la bouillabaisse.» Gourmet et gourmand, Georges Pompidou est un fervent amateur de cuisine du terroir. Il aime la potée auvergnate, le chou farci, le turbot au fenouil et la sole grillée. «Passer à table est un instant à ne pas prendre à la légère pour le président», continue la journaliste. Il exige de dîner chaud, ne supporte pas le retard de qui que ce soit et accompagne tous ses plats de très bons vins. «C’était un grand connaisseur et un grand amateur.»